Début septembre, Louis Jucker sort Suitcase Suite, sept titres en association avec le Nouvel Ensemble Contemporain de la Chaux-de-Fonds. Un disque singulier, joué avec des instruments bricolés de A à Z par le musicien, à l’intérieur d’une quinzaine de valises dénichées dans des brocantes. Le 5 septembre, Louis Jucker et le NEC sont invités par le Festival de la Bâtie au Théâtre du Galpon à Genève. GRRIF s’est glissé dans le public qui semblait à la fois surpris et hypnotisé.
« Louis nous montre toute cette panoplie d’idées qui le tourmentent probablement…je ne sais pas si elles le laissent dormir. Moi je peux dormir ce soir parce que je me suis bien amusé. » Un spectateur
Lumières tamisées, plusieurs tables agencées en forme de U accueillent 15 ou 16 valises. Un orchestre de valises surplombé par des micros et une caméra qui projette leur contenu sur un écran, tout au fond. Dans les malles : une machine à écrire qui fait boîte à rythme, des ventilateurs, des petits moteurs, un vieil harmonium, des pinces, des transistors, des bitoniaux et des bidules qui chacun ont une fonction bien précise, un rôle à jouer dans cette pièce. On réalise très vite que la performance se balade entre la narration théâtrale et le concert musical.
« Je travaille avec différentes énergies. (…) Le but est d’arriver jusqu’à une saturation pour faire tout exploser, et c’est dans les ruines de ça qu’on peut jouer des chansons qui sont fragiles et belles. » Louis Jucker
Entre chaque titre, les six musiciens se déplacent, ouvrent et ferment les valises. On les voit s’affairer comme des ouvriers horlogers minutieusement concentrés sur leur établi. Une heure de spectacle qui marie une pop-folk rugueuse de galetas, chère au créateur, avec des élans bruitistes d’atelier-laboratoire. Dans Le Debrief, on écoute Louis Jucker réagir aux critiques de son public sur son spectacle.
