Heidi, ou comment se mettre bien à la montagne

25 octobre 2018

On se met bien, dans la montagne, avec Madame Rochefort. Elle te sort le bouquin le plus suisse du monde : Heidi, de Johanna Spyri:

Ca fait plusieurs plombes que Heidi et sa tante Dete voyagent. Dete, c’est quand même une sacrée biatch: la petite Heidi n’a que 5 piges, mais elle la fait marcher dans la montagne suisse, sans pitié. En fait, jusqu’à maintenant, Dete, elle s’est occupé de la petite Heidi, parce que ses parents avaient clamsé. Mais aujourd’hui, la tata a trouvé un taff pas mal en Allemagne, et elle ne peut pas emmener la gosse avec elle, donc elle va la refourguer à son grand-père, un vieux barjo qui vit tout en haut des Alpes, tout seul, parce qu’il a la haine, le vieux.

Heidi, elle n’a rien à dire, c’est une gamine, donc elle doit respecter l’autorité des adultes, toi-même tu sais. Elle arrive donc chez son vieux, il est sur un banc à fumer sa pipe, il se met bien. Dete lui annonce son plan, le vieux il ne pige pas, ça ne le motive pas trop d’avoir une gosse  de 5 ans qui tape l’incruste chez lui mais bon, pas le choix. Au début, il est un peu fumasse, mais Heidi elle est trop choupi, alors il devient vite un peu plus sympa.

« Ils se mettent bien à bouffer du pain et du fromton dans les champs »

Heidi, elle s’acclimate fissa. Elle dort dans le grenier avec la vue sur les montagnes, ça la fait grave kiffer, elle trouve tout trop beau et chanmé. Elle devient trop pote avec un keum du coin, un petit chevrier qui s’appelle Peter. C’est un peu un charlot ce mec, parce qu’il ne sait pas lire et pas écrire, mais il défonce tout avec les chèvres, et puis il connaît la montagne comme sa poche, et ça, ça excite notre petite Heidi. Ils passent leur journées ensemble, ils se mettent bien à bouffer du pain et du fromton dans les champs, bref, c’est trop le bonheur.

Quand vient l’hiver, c’est cool ; mais un peu plus le bad pour Heidi car elle voit moins son poto Peter. C’est pas easy, avec toute cette neige, tu vois bro ? Du coup, de temps en temps, le vieux sort sa luge et emmène Heidi chez Peter et sa grand-mère, une vieille bigleuse, et c’est à chaque fois trop le bonheur.

« La maladie de Heidi, c’est le Heimweh, le mal du pays, quoi ! »

Deux années passent comme ça, jusqu’au jour où Dette la biatch rapplique, sans prévenir. Elle est vénère parce que Heidi n’a jamais appris à lire ni rien, et du coup, elle veut l’emmener avec elle à Francfort, elle lui a d’ailleurs trouvé un endroit où vivre. Heidi devra maintenant crécher dans une barraque de luxe et être la pote d’une pauvre meuf handicapée, une gosse de riche qui a trop le seum.

Le vieux de Heidi est dèg, mais il ne peut rien faire contre Dete. Donc la môme repart avec sa tante. Arrivée à Francfort, Heidi ne capte rien : elle ne pige pas pourquoi il n’y a plus de montagnes autour d’elle, elle déteste la ville, elle se sent trop paumée. Sa copine handicapée est sympa, mais bon, Heidi veut rentrer chez elle, chez son vieux papi grincheux. Elle est trop nulle pour apprendre à lire, elle rêve toute les nuits de sa barraque dans la montagne , et petit à petit, elle se sent trop mal, elle finit même par être malade. Le doc de la petite handicapée se rend compte que la maladie de Heidi, c’est le Heimweh, le mal du pays, quoi ! En gros, pas de médoc pour la soigner : le seul truc, c’est de la renvoyer chez son vieux, en Suisse. La petite dit Auf wiedersehen à tout le monde à Francfort, retourne fissa chez les chèvres, chez son papi et chez Peter, qui est trop ravi de retrouver sa petite meuf chérie ! La môme, elle est refaite : pour Heidi ; la vie dans la montagne, il n’y a rien de plus swag !