« Demain dès l’aube », un poème trop badant

6 novembre 2018

 

C’est pas qu’on a envie de vous faire pleurer, mais vous risquerez de verser une larme ou deux pendant cette chronique. La coupable, c’est Madame Rochefort, qui a choisi de vous raconter, avec sa poésie toute personnelle, un poème de Victor Hugo :

 

On imagine le vieux Victor Hugo assis à sa table d’écriture, en mode gros bad trip. Ca se trouve, il chiale et sa morve coule dans sa grosse bebar, tellement il a le seum : il écrit un poème trop badant, ça s’appelle « Demain dès l’aube ».
Wesh mon frère, l’aube, ça veut dire le matin très tôt, quand t’as encore la tête dans le cul, tu sais. Enfin bref. Dans son poème, Victor Hugo il raconte que demain, il va se lever tôt pour partir bourlinguer. Il s’en tape d’être dans le coltar, il partira de son trou paumé, pour aller retrouver quelqu’un, on ne sait pas trop qui, on s’imagine que c’est une petite meuf bien gaulée, parce qu’il est motivée le vieux, se bouger le cul avant le soleil comme ça, c’est chaud quand même.

« Il a une tête à caler les roues du corbillard »

Le type, il a fait tout son plan de route, il sait qu’il va passer par la forêt et la montagne, tout ça rien qu’à ièp, il n’y avait pas d’avion à l’époque. Il va se faire des tonnes de kilomètres, parce qu’il le dit lui-même, il ne peut pas rester loin de sa nana trop longtemps, ça le rend trop triste, il a envie de se pendre ce bon vieux Victor, il a une tête à caler les roues du corbillard ! Il est bossu comme Quasimodo, il a les mains serrées comme pas possible, bref, il a pas l’air de péter le feu. Il prévoit de gamberger pendant des plombes, genre c’est trop stylé la méditation. Il écrit qu’il ne pensera à rien d’autre qu’à sa destination finale, il marchera et il ne verra queutchi. Tout ce qu’il veut, c’est finir sa balade peu importe qu’il fasse jour ou nuit, l’important c’est de ne pas glandouiller et d’arriver fissa à l’autre bout de la France, dans le 7-6, vers Harfleur, à la playa.

« Il va poser son vieux bouquet pourri sur une tombe »

Le vieux Victor, il raconte qu’il emmènera avec lui un petit bouquet de fleurs, du houx et de la bruyère, trop has been le mec, il va jamais pouvoir pécho avec ça, les meufs elles veulent du bling bling, des diams, pas des pauvres fleurs toutes desséchées, qu’est-ce qu’il a cru ce pauvre mec ? Sauf que quand on lit bien le texte bro, on se rend compte que le vieux Victor, il va poser son vieux bouquet pourri sur une tombe. Sa meuf, elle a claqué en fait, et ça c’est quand même moins marrant. On comprend pourquoi il a autant le seum. Le pauvre Victor, il s’est mangé 500 kil, de la neige, de la montagne et de la forêt, pour aller voir une meuf morte, si ça c’est pas une life de gros loser ! Mais le pire dans tout ça, c’est que cette meuf morte, ce n’est même pas sa nana : c’est sa fille. Ca, il ne le dit pas dans le poème, mais si tu lis un peu sa bio sur Wikipédia ou ailleurs bro, tu sauras que Léopoldine, la fille de Victor Hugo, s’est noyée avec son keum quand elle avait 19 piges. Alors voilà, ce poème, c’est la story du vieux Victor, qui a attendu deux ans avant d’avoir le courage de se bouger le cul jusqu’en Normandie, là où sa petite go est enterrée. « Demain dès l’aube » et Victor Hugo, c’est quand même le summum du bad niveau poète maudit.