Chris Burden, le pionnier no-limit de l’art performance

16 mai 2017

Dans les milieux de l’art contemporain des années 70, Chris Burden est l’un des premiers artistes a réaliser des performances extrêmes.

Durant environ 5 ans, il réalise une cinquantaine de perfos lors desquelles il explore les limites de son corps, toujours en considérant le danger comme une expérience artistique.

Son oeuvre la plus emblématique (et la plus controversée) s’appelle Shoot.

Dans une galerie, Chris Burden se tient debout, à quelques mètres de distance d’un de ses amis qui porte un 22 long rifle.
Soudain, Chris lui fait signe. Le complice ajuste son fusil et le coup part dans le bras gauche…

«“Limite” est un terme tout relatif. Comme la beauté, les limites sont souvent dans l’œil de celui qui regarde. »

https://www.youtube.com/watch?v=26R9KFdt5aY

Ecouter la chronique 1 : Chris Burden "SHOOT"

Pour son travail de thèse, Chris Burden s’enferme dans un casier d’étudiant, plié en 4, avec 20 litres d’eau dans un espace en-dessus de sa tête, et un autre espace en-dessous pour faire ses besoins. Il en ressort 5 jours plus tard…la perfo fait scandale mais il obtient son diplôme.

En 1974, dans « Trans-Fixed », Chris Burden se fait véritablement crucifier sur l’arrière d’une coccinelle qui roule à toute allure durant 2 minutes au milieu de Los Angeles.

Burden

À partir de 1975, Burden arrête progressivement la pratique des performances. Il se méfie des médias et sait comment la presse est en train de rendre compte de son travail. Elle passe complètement à côté de son œuvre et il refuse de faire le jeu du sensationnalisme.

« Je ne suis pas Alice Cooper, je ne cherche pas à vendre des places de concert »

Une des clés pour comprendre les œuvres et les perfos de Burden se trouve dans le contexte des Etats-Unis des années 70.

  La guerre du Vietnam sacrifie toute une génération d’américains à l’époque et Burden devient le porte-parole de cette jeunesse punk et désenchantée.
Il cherche presque à banaliser cette horreur de la guerre et de la souffrance pour la rendre plus réelle et toucher les limites du supportable.

 

Chris Burden devient donc l’emblème d’une contre-culture et bouleverse complètement l’art contemporain.

«Je suis un artiste conventionnel, c’est le rôle des artistes de repousser les limites. Je fais ce que chaque artiste devrait faire. »

Chris Burden est décédé en mai 2015…. d’un mélanome malin.

Ecouter la Chronique 2 : Chris Burden