«Les erreurs, c’est ce qui rend toute pratique artistique intéressante»

29 mai 2019

Aujourd’hui, Engrenage se téléporte dans la capitale vaudoise et s’incruste dans l’appartement de notre invité : l’artiste sonore Francisco Meirino. D’abord sur le canapé, un peu réfractaire, puis dans sa chambre, plus détendu, pour une démonstration de synthé modulaire. Ou plutôt, une démonstration d’accidents sonores puisque Francisco voue une passion ardente pour les déchets sonores. Qu’il s’agisse d’échecs imprévisibles, détournés ou créés volontairement, il s’amuse à manipuler tous les sons qui ne sont pas supposés être enregistrés : les souffles, les ratés, les rebus, les frottements, les refusés, les oubliés.

«Dans la vie, j’ai toujours trouvé qu’il y avait plus de poésie dans les choses délaissées. Je trouve une feuille morte plus belle qu’une bague en cristal. »

Dans Engrenage, Francisco nous raconte sa misanthropie polie, son désamour du travail et confie son malaise face à un sentiment de colonialisme artistique lorsqu’il joue à l’étranger. Juste pour notre bonheur, il imite Goldorak au ralenti, dévoile le son qui le rend le plus heureux et fantasme sur un walkman coulé dans du béton.

«La notion de talent, à mon avis n’existe pas. On peut dire qu’on travaille, mais le talent je ne sais pas vraiment ce que c’est. C’est un mot un peu vulgaire qui m’énerve.»

Francisco Meirino, L'interview

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