La directrice du Belluard, défricheuse de nouveaux territoires

18 septembre 2020

Laurence Wagner habite du bon côté de la Grand-Rue, en vieille ville de Fribourg. Celui qui domine la Sarine, au-dessus des falaises en molasse, avec une vue à se plonger dedans. Lorsque le micro d’En Résidence s’allume, c’est donc naturellement le balcon qui nous attire.

«Mon moteur pour penser la programmation, c’est d’aller « là où sont les dragons », là où la raison du cartographe n’est pas encore entrée, un territoire où les bêtes en tout genre peuvent naître.»

Aujourd’hui, Laurence travaille à la direction artistique du Festival Belluard Bollwerk International. Quand on tombe sur un programme posé sur sa bibliothèque, on comprend vite que c’est un vestige collector puisque le festival n’a pu se dérouler sous sa forme initiale. En égrenant les pièces, on rencontre une vieille photo des Sonic Youth, des dragons, un poème produit durant sa résidence d’écriture à l’Institut suisse de Rome, une lampe assemblée avec des bouteilles de « Campari Soda », en hommage à la chanson de Stefan Eicher. Il faut dire que le chanteur suisse occupe une place privilégiée chez Laurence. Sur le mur de sa chambre : une affiche. Sur sa cheminée : un polaroid. Laurence est ultra fan et elle assume. Clou de la visite : sa chambre rouge du 18ème siècle restée en l’état, avec son poêle en céramique et ses tapisseries baroques. Entre New-York et le Chili, Laurence en a vu du pays, mais Fribourg ça l’inspire. C’est ici qu’elle pose les armes et d’ici qu’elle part, pour mieux revenir.

Laurence Wagner, L'interview