Le premier album de Squid est la plus belle baffe qu’on s’est prise en 2021

20 mai 2021

Groupe de Brighton qu’on pourrait ranger dans la case post-punk, Squid réalise un disque grandiose. Écoutez la chronique audio de Bright Green Field en fin d’article.

Quand LCD Soundsystem se prend pour B-52’s

La première fois qu’on a commencé à entendre parler de Squid c’était en 2019 avec le morceau The Cleaner. Ça sonnait un peu comme si LCD Soundsystem essayait de faire du B-52’s.

Bright Green Field, plus qu’un album de post-punk

Deux ans plus tard le groupe sort donc son premier album. Le disque s’inscrit dans cette déferlante de rock britannique portée par des groupes comme IDLES ou Fontaines D.C. A la différence que Squid y mêle des influences krautrock et parfois même free jazz.

Squid, le griffon de la musique

Mais le disque va plus loin qu’un simple patchwork d’influences. Bright Green Field est un disque ouvert, libéré, expérimental, mais pas déconnecté. A chaque fois que le groupe semble décoller et s’éloigner de nous pour partir loin, il y a quelque chose qui le ramène vers nous. C’est un disque qui fait des allers-retours entre le ciel et la Terre en déployant une énergie hallucinante. Si le groupe était une créature légendaire ce serait un griffon : moitié aigle, moitié lion.

Et Phil Collins dans tout ça ?

Sans doute que le producteur Dan Carey, qui a réalisé des albums de groupes plus terriens comme Fontaines D.C., y est pour beaucoup. Lui et sans doute la voix extraordinaire de Ollie Judge. Il passe du chant au hurlement avec une aisance déconcertante. Non seulement Ollie Judge chante, mais il joue de la batterie. Ça lui fait au moins un point commun avec Phil Collins.

Non, ce n’est pas un disque parano

Certains pourront trouver l’album paranoïaque ou claustrophobique en raison des sujets abordés comme l’Angleterre post-Brexit ou l’idée d’un virus qui change la nature des êtres humains. Il faudra alors pour ces mêmes personnes écouter ce disque dans une année ou deux, car il aura une tout autre couleur. Sans doute, celle de la liberté et de la créativité.

La chronique audio diffusée dans l’émission Paf Pastèque.

Crédit image : Holly Whitaker