Web : des lenteurs pour la bonne cause

12 juillet 2017

Si vous trouvez votre navigateur web poussif ce mercredi, ce n’est peut-être pas de la faute de votre navigateur web.

Le phénomène ne va pas toucher internet en entier, mais certaines des adresses les plus populaires : Netflix, Amazon, Twitter, Reddit, Kickstarter, Spotify, Airbnb ou encore Dropbox, qui figurent parmi les 23’000 et quelques sites engagés dans cette action : un ralentissement volontaire du déroulement de leurs pages.

 Comme nous l’apprend un blog du journal Le Temps, il s’agit en fait d’une mobilisation coordonnée entre une organisation de protection des libertés sur internet, des groupes d’activistes et les géants du web. Et s’ils nous font subir ça, c’est pour dire leur opposition à la révision d’une loi votée en 2015, qui garantit la neutralité d’internet. Cette loi est désormais remise en question par le nouveau directeur du régulateur des télécoms, la FCC, un certain Ajit Pai, nommé par un certain Donald Trump. Cette révision est soumise aux commentaires du public jusqu’au 16 août.

« Ce que subiraient les utilisateurs si la neutralité du web n’existait pas. »

La neutralité du web garantit aujourd’hui que les opérateurs télécoms ne discriminent pas les communications de leurs utilisateurs, et qu’ils soient de simples transmetteurs d’information, comme les télécoms, en somme.

 Les entreprises qui participent à cette journée d’action vont donc afficher des alertes sur leurs pages d’accueil, et simuler des messages «bloqués» que les utilisateurs subiraient régulièrement dans un monde où la neutralité du net n’existerait pas. Depuis ces pages d’alertes, les utilisateurs américains pourront même faire part de leur opposition au Congrès et à la FCC.

Mais même si la bataille va se dérouler aux Etats-Unis, ce qui est en jeu nous concerne tous. L’inventeur du World Wide Web lui-même, Time Berners-Lee, l’explique ainsi : « Imaginez ce qui se passerait si les fournisseurs de services Internet – généralement une poignée de grands distributeurs de contenu qui contrôlent le marché – étaient autorisés à violer la neutralité du réseau. Ils pourraient alors obliger les entreprises et les particuliers à payer une prime pour s’assurer que leur contenu s’affiche rapidement, ou qu’il s’affiche tout court. »