Spotify fait la morale aux artistes

3 août 2020

Invité récemment par la plateforme MusicAlly, Daniel Ek, CEO de Spotify a décidé de faire la leçon aux artistes. Il a dit en gros que pour avoir du succès, il faut miser avant tout sur la quantité.

Ça fait un moment que les acteurs majeurs de la musique s’insurgent contre les taux dérisoires pratiqué par la plateforme dans la rétribution des artistes. Selon un rapport récent, un label indépendant de taille moyenne ne gagnait que 0,00348 $ par diffusion d’un morceau sur Spotify. Il ne gagne 1$ qu’à partir de 287 chargements du morceau.

Bien qu’une légende comme Thom Yorke traite la plateforme de streaming de « dernier pet d’un cadavre », Daniel Ek s’est expliqué sur le sujet.

Il a commencé par dire que malgré quelques esclandres de mécontents, les données récoltées sur la plateforme montrent que la plupart des artistes hébergés sont satisfaits. Ça ne se voit pas parce que les clients contents se manifestent rarement publiquement. Il a ajouté que sans équivoque, d’après les données, il y a de plus en plus d’artistes capables de vivre de revenus de streaming.

Ensuite, au sujet des critiques, il s’est fendu d’une analyse très capitaliste de la vie d’un musicien du 21ème siècle : « Les artistes qui ont survécu à l’histoire n’ont peut-être pas autant de chance dans le monde d’aujourd’hui. Désormais, on récompense des cycles de travail rapides, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Vous ne pouvez plus enregistrer de musique tous les trois à quatre ans et penser ça va suffire. Vous devez créer un engagement continu avec vos fans, raconter des histoires autour de l’album et maintenir un dialogue continu avec votre communauté. Je pense vraiment que ceux qui ne réussissent pas bien en streaming sont principalement des gens qui veulent sortir de la musique comme elle était autrefois publiée. »

Et on ajoutera : qui préfère recevoir des miettes que ne rien recevoir…

C’est donc la vision de Spotify sur le monde de la musique donnée par son directeur général Daniel Ek. Après la musique commerciale voici venir le temps de la musique industrielle.