Shifting Forms signifie « changer de forme », se sentir vivant, sans pathos, ni drama. Comme Elie Zoé qui a choisi d’enlever le « mi » de son nom, pour devenir lui, inconditionnellement et courageusement. Un processus de mue et de réapprivoisement de sa voix, un long chemin pour réapprendre à chanter, à s’aimer, à se sentir en sécurité… et puis se livrer à nouveau, s’exposer aux regards, aux oreilles du public.
« Les chansons de cet album sont les travaux pratiques pour reconfigurer les chemins entre mon cerveau et ma voix. » Elie Zoé
Shifting Forms a été modelé entièrement chez Humus Records, dans un studio construit avec du matériel de récupération par le producteur Louis Jucker et Elie Zoé lui-même. Ils ont travaillé compo et voix en parallèle, puis enregistré avec des micros vintage et des effets analogiques. Le batteur Luc Hess les a rejoints pour mêler sa frappe aux guitares terreuses et au piano large et généreux. Elie assume : il a pensé l’écoute d’une traite, quarante minutes qui se répondent. Au final : l’objet relève du manifeste brut et lumineux, où l’austérité des textures sert des chansons directes, pensives, traversées par la métamorphose.
« Ce disque répond à des questions philosophiques que je me pose. Quel est notre lien aux autres ? Pourquoi on se comporte comme ça ? Qu’on s’aime comme ça ou qu’on a peur comme ça les uns des autres ? »
La scène, c’est l’horizon pour Elie. En duo avec le batteur Fred Burki, il remplit l’espace : guitares bricolées, multi-amps, voix bouclées en direct. Dès 2027, l’envie de concrétiser des « Snail Tours » (tournées escargots) se profile pour redéfinir la temporalité, le rapport aux liens, aux rencontres, aux voyages. L’idée : plusieurs jours au même endroit, des chorales locales, des ateliers à l’école ou en EMS. Ralentir pour que quelque chose prenne, pour que le vivant s’enracine. En attendant de tailler la route, dans Le Debrief Elie Zoé répond aux critiques des auditeurices sur son disque.
« Ma seule intention, c’est de pouvoir renvoyer toute la beauté que je vois du monde. »
Elie Zoé, Le Debrief :
Crédit image : Lea Kunz
