Sans soutien-gorge, la fête est plus folle

14 juillet 2020

Le « no bra », une tendance qui s’affirme

La première chose que les femmes enlèvent lorsqu’elles arrivent à la maison ? La réponse est évidente pour un grand nombre d’entre elles: le soutien-gorge. Ces dernières années, le mouvement « no bra » s’est renforcé. L’absence de soutien-gorge est désormais très courante chez les jeunes filles. Et confinement oblige, les ventes de soutien-gorges se sont effondrées au printemps dernier. Alors, avec ou sans ?

L’avis de la médecine

« Si tu n’en mets pas, tu auras les seins qui tombent. » On se souvient toutes de son premier soutien-gorge, offert par maman au début de la puberté. Mais l’objet censé protéger d’une poitrine en disgrâce aurait l’effet inverse: des études de médecine menées sur plusieurs décennies montrent en effet que ne pas porter de soutien-gorge fait davantage travailler les muscles et permet de raffermir et remonter les seins naturellement. Ce qui serait valable aussi pour les fortes poitrines. De nombreux témoignages de femmes ayant renoncé au soutien-gorge affirment également que les douleurs dorsales liées à leur poitrine disparaissent après quelques semaines.

Les armatures et le cancer

L’idée que le soutien-gorge à armatures est un des facteurs qui favorisent le cancer du sein a aussi fait son chemin ces dernières années.  Pourtant, cela tient de la légende urbaine. Aucune étude scientifiquement sérieuse n’a pu établir de lien entre la compression des seins via le soutien-gorge et l’apparition d’un cancer du sein. Jusqu’ici, l’absence d’exercice physique, la consommation d’alcool et la génétique sont les facteurs avancés par la science pour expliquer la maladie.

L’exemple des poitrines africaines

Et comment expliquer les seins aplatis des Africaines ? Eh bien ce n’est pas une question de soutien-gorge mais de maternité. Les Africaines portent leurs bébés dans le dos durant plusieurs années avec des écharpes, attachées grâce à des bandes de tissus qui écrasent littéralement la poitrine.

Une habitude sociale

La pression sociale est une autre histoire. Il faut remonter jusqu’au corset pour mieux l’appréhender. Au début du 20e siècle, cet objet de torture disparaît au profit du soutien-gorge et de la gaine. Dans les années folles, les vêtements des femmes se détachent du corps et se font toujours plus amples et confortables. Mais au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, Christian Dior remet les vêtements moulants au goût du jour. Et si les années 60 permettent aux femmes de se réapproprier leur corps via l’avènement de la pilule, de nouvelles normes physiques s’imposent: ne pas porter de soutien-gorge est, au fil du temps, synonyme d’inesthétique et de  provocation. Les tétons, qui n’avaient pas de connotation particulière au début du 20e siècle, sont vus aujourd’hui comme de puissants attributs sexuels qu’il faut dissimuler en public. Pourtant, d’aussi loin qu’on s’en souvienne, on n’a jamais vu Debbie Harry porter de soutien-gorge.