Plasticienne et photographe de formation, la Chaux-de-Fonnière Prune Carmen Diaz s’est glissée en musique presque par hasard, puis sa voix brute et singulière nous a envoûtés avec December, petite bombe lo-fi qui l’a propulsée jusqu’au Montreux Jazz, notamment. Une poignée d’année et un long tunnel de travail en studio plus tard, elle livre Disobedience, premier album façonné chez Humus Records, produit par Louis Jucker avec les très complices Nathan Baumann et Pascal Lopinat. Huit morceaux : des pianos poussiéreux, des claviers vintage, des orgues réverbérés, des guitares qui craquent, des batteries qui grincent, et au centre, son timbre magnétique.
« Désobéir c’est quelque chose de très universel.  » Prune
Pour Prune, Disobedience est une posture de résilience : refuser les rôles assignés, la culpabilité inculquée, les injonctions à se taire. Dans cet album, elle y transforme son spleen en romantisme noir et en courage tranquille. Elle revendique la désobéissance comme condition d’acceptation de soi ; elle nomme aussi, sans pathos, les angles morts d’une vie avec des troubles autistiques, la synesthésie ou l’hyperesthésie.
« Certaines chansons me donnent un goût dans la bouche. Ce sont des petits escaliers de couleur, je peux monter ou descendre, et si je peux rester à certains endroits sur une couleur, ça peut fonctionner. » Prune
Sa pop reste toujours lo-fi mais s’ouvre à une énergie très soul. L’album rugueux et soyeux à la fois, est tenu par des arrangements qui laissent la voix respirer puis mordre. C’est avec cette matière incandescente que Prune Carmen Diaz s’installe dans Le Debrief pour écouter vos critiques.
« Quand je chante sur scène, c’est le seul moment de ma vie où je me sens légitime, où on vient pas m’expliquer des trucs. » Prune
Prune Carmen Diaz, Le Debrief :
Crédit image : Emilie Pelissier