Le tube de l’été, ce truc qu’on adore détester, ou l’inverse

30 juin 2020

Histoire et évolution du concept

Le tube de l’été, ou plutôt les tubes de l’été, ce sont tout bêtement ces titres en tête des ventes durant la belle saison. Ils sont notre lien avec le voisin de camping, ou le voisin de soirée. Ils existent depuis l’avènement des classements. C’est-à-dire depuis les années 1930 aux États-Unis, et depuis les années 1950 en Europe.

Des tubes pour chaque saison

D’ailleurs, il y a aussi les tubes du printemps et de l’hiver, seulement ceux-là, tout le monde s’en fout. Si c’est dans les années 1950 qu’apparaît le mot « tube », attribué à Boris Vian pour qualifier un titre vide, creux, mais très populaire, c’est à la fin des années 80 que le concept de tube de l’été devient l’appellation d’une vraie machine de guerre, avec l’avènement de la Lambada.

Révolution Lambada

Estampillé « tube de l’été » partout dans le monde en 1989, la Lambada de Kaoma est l’histoire d’un vrai business plan. TF1 s’associe avec Sony France et diffuse le clip en boucle, sous forme d’extraits de 20 ou 30 secondes. Sponsorisée par Orangina, la vidéo fait aussi office de publicité. Les ventes du single explosent et la Lambada reste à ce jour le plus grand succès français en matière de tube de l’été. En 1996, M6 copie le concept et contribue au succès de la Macarena.

La fin des tubes de l’été à la télé

Mais en 1999, le Conseil supérieur de l’audiovisuel impose la durée minimale d’une minute trente dans la diffusion de clips pour éviter la concurrence déloyale en France. Trop long pour être diffusé à toutes les sauces. À partir de là, le tube de l’été ne passera plus par la télévision, et il perdra un peu de sa superbe.

Et l’internet fut

Au début du 21e siècle, internet redistribue les cartes. Le tube de l’été n’est plus un concept marketing particulier. Il se construit grâces aux clics sur YouTube et Spotify, avec les réseaux sociaux en guise de relais. Et si internet donne l’impression que le consommateur a plus de pouvoir dans l’élection des tubes de l’été, en réalité, le chemin jusqu’au top est resté le même : tout dépend de l’argent investi dans un projet. En témoignent les campagnes agressives liées à Mamacita des Black Eyed Peas – reprise de La Isla Bonita de Madonna, tube de l’été 1987 – et Rain on Me de Lady Gaga et Ariana Grande, probables tubes de l’été 2020. Et tant pis pour la télé.