L’apprentissage made in Switzerland, ce joyau que le monde nous envie

10 mai 2017

Ecole – boulot – école – boulot. En cette journée de l’apprentissage 2017, GRRIF célébrait le train-train hebdomadaire des apprentis.

« Beaucoup de pays s’intéressent à l’efficacité de ce système »

On est tellement habitués à notre système qu’on ne voit même plus ce qu’il a de si particulier… mais orienter, dès la fin de la scolarité obligatoire, deux jeunes sur trois vers une formation composée à la fois de théorie et de pratique, c’est une exception suisse. Et cette formation duale, elle fait des envieux, notamment parce qu’elle contribue à maintenir le chômage des jeunes très bas, en comparaison internationale. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : dans l’Union européenne, le taux de chômage est de 17,2% chez les moins de 25 ans ; il pointe à 1,7% en Suisse pour les 15-19 ans, et à 3,6% pour les 20-24 ans.

 

C’est ce qui explique que le Secrétariat d’Etat à la formation est de plus en plus sollicité par des pays étrangers qui souhaitent s’inspirer de ce système. Confirmation avec Jérôme Hügli, responsable de projet au sein du SEFRI dans la coopération en matière de formation.

« On ne peut pas simplement copier le système suisse tel quel »

Jérôme Hügli explique encore que ce qui fonctionne si bien chez nous, c’est que notre système correspond à une tradition helvétique : celle qui veut que les cercles économiques s’impliquent fortement dans l’éducation et la formation (vous en apprendrez davantage sur l’histoire de l’apprentissage en Suisse ici). Mais c’est aussi une question de prestige culturel : la formation professionnelle jouit d’une très bonne image en Suisse, alors qu’ailleurs, elle est parfois considérée comme une voie de garage pour les élèves les moins performants.

« Un passeport pour s’intégrer sur le marché du travail »

Notre système a donc fait ses preuves. Mais il y a quelques années, les autorités ont jugé nécessaire de revaloriser la formation professionnelle. C’est alors qu’est apparu le principe des passerelles, qui permettent aux titulaires d’un CFC de s’orienter vers des formations supérieures, y compris académiques. Le Certificat Fédéral de Capacité est donc aujourd’hui non seulement un accès à la vie professionnelle, mais aussi un tremplin pour aller plus loin.

On a donc cherché à savoir ce que vaut encore, de nos jours, un CFC tout seul et tout nu. C’est le directeur du Centre jurassien d’Enseignement et de Formation, Guy Jubin, qui nous a répondu.

« Aujourd’hui, un métier ne vit plus 40 ans »

Guy Jubin ajoute que pour qu’un CFC garde sa valeur, c’est aussi à l’État et aux institutions de formation de l’adapter aux réalités du métier, quand celles-ci évoluent. Par exemple, le métier de polymécanicien n’est plus le même qu’il y a 30 ans ; les exigences de l’apprentissage ont donc été revues, pour que le CFC de polymécanicien garde sa pertinence.