La nuit, Fribourg ne s’en lave plus les mains

27 juin 2017

Un peu partout sur la planète, nos villes vivent à un rythme de plus en plus effréné, 24 heures sur 24. La vie nocturne d’une ville est aussi riche que la vie diurne et nécessite une infrastructure adaptée aux noctambules.

Depuis quelques années, les autorités des villes sont donc amenées à réfléchir à certaines stratégies pour structurer et développer leur vie nocturne…

Tout comme les noctambules et les propriétaires de lieux de vie nocturnes, les responsables politiques font face à plusieurs problématiques : la mobilité, la mise à disposition de locaux, la diversité de l’offre, la sécurité, les nuisances en tout genre (sonores notamment), les problèmes administratifs, les patentes, etc.

«Une des grandes questions qui occupe les autorités d’une ville lorsqu’elles réfléchissent à la vie nocturne, c’est celle de la planification urbaine.»

Les quartiers des villes sont conçus selon des zones plus ou moins strictes et précises : les zones résidentielles, les zones industrielles, les zones commerciales…etc. Parmi toutes ces zones, la planification de la vie nocturne n’est souvent pas une priorité. Les logements passent avant dans les stratégies de zonage. Toutefois, l’usage et les pratiques liées à la vie nocturne entraînent parfois des nuisances sonores qui engendrent le plus souvent des conflits de voisinage.
Pour cette raison, des villes comme Berne, Genève, Zürich et Lausanne (pour ne citer qu’elles) ont décidé de se doter d’une vision à long terme en matière de planification urbaine et de vie nocturne.

« Certaines villes ont réfléchit au problème de façon plus proactive que d’autres »

Par exemple, la ville de Genève a mis en place une étude qui définit une « stratégie territoriale pour la vie nocturne culturelle et festive ».
L’urbaniste Béatrice Manzoni, auteure de l’étude, fait part de l’émergence des lieux de fêtes à Genève qui n’ont jamais été réellement planifiés jusqu’à présent. Par un certain manque d’anticipation, leur usage a généré des conflits de voisinage. Selon elle, il est important d’intégrer des lieux de vie nocturne dans la conception des quartiers, sans que les initiatives de création de lieux de vie nocturne ne proviennent de l’Etat qui ne peut en aucun cas se substituer aux organisateurs de soirées.

« À Fribourg depuis quelques semaines, certains élus aimeraient faire débarquer la problématique de la vie nocturne en ville dans l’agenda politique. »

Dans ce contexte, deux élus PDC ont déposé fin mai un postulat pour demander la création d’une zone spécifiquement réservée la vie nocturne de Fribourg. Selon eux, une zone pour les activités festives et culturelles nocturnes permettrait aux établissements d’ouvrir beaucoup plus tard et d’éviter les nuisances sonores.

 

Echec de la demande ! Le postulat est rejeté par le Conseil Général, et notamment par la gauche fribourgeoise qui pense qu’un zonage de la culture ne correspond pas aux besoins de la ville. Le même jour la gauche dépose un autre postulat qui souhaite : « Etudier l’élaboration d’un concept de « vie nocturne » en ville».

 

Simon Zürich, conseiller général PS pour la ville de Fribourg nous explique pourquoi  le Conseil Général a refusé le postulat PDC qui souhaitait des zones pour la vie nocturne, et pourquoi le postulat de la gauche serait le plus adapté à la situation fribourgeoise.