Et si tous les festivals d’été romands étaient reportés à 2021 ?

8 avril 2020

L’incertitude règne 

Les mesures fédérales anti-COVID19 planent comme une ombre sur les événements de la belle saison. À ce jour, l’incertitude est de mise pour la plupart des festivals à venir, et personne ne communique sur le maintien ou non de son événement. On attend fébrilement les nouvelles prescriptions suisses en matière de lutte contre le coronavirus tout en travaillant sur sa future édition. Certains festivals préféreraient carrément être interdits plutôt que d’annuler eux-mêmes leur événement. Tour d’horizon.

Estivale Open Air

Estivale Open Air devrait fêter sa 30e édition cette année. « L’ironie, c’est qu’on n’avait jamais été aussi rapide pour finaliser la programmation » confie Aurélie Haenni, responsable communication du festival. L’équipe d’organisation s’est donné jusqu’à fin mai pour décider du maintien ou non de l’événement. Passé ce cap, les engagements financiers seraient irrécupérables en cas d’annulation forcée. Estivale se sait tributaire des directives sanitaires, mais pas seulement : 

« La plus grande partie de la programmation 2020 est française. Mais la tête d’affiche du mercredi soir vient de l’autre côté de l’Atlantique, nous ne sommes pas sûrs qu’elle pourra venir. »

Aurélie Haenni reste pragmatique : « Si l’édition 2020 est annulée, on aura surtout perdu du temps. Pas forcément beaucoup d’argent. Comme tout le monde est bénévole à Estivale, c’est moins délicat que pour ceux qui ont des salariés. »

Rock Altitude & Festi’Neuch

Au Rock Altitude, qui devrait fêter ses 15 ans au mois d’août, on avance toujours sur la prochaine édition. Son président Fabien Zennaro dit réfléchir aux différents scénarios possibles, notamment aux adaptations à faire au niveau des infrastructures pour garantir la sécurité sanitaire et répondre aux futures contraintes. De son côté, Festi’Neuch, prévu du 11 au 14 juin, se sait menacé cette année, mais continue aussi à travailler sur son événement.

Le cas Paléo

Dans son article du jour, La Tribune de Genève dépeint un Daniel Rossellat sur le qui-vive. Le boss de Paléo préférerait que les autorités imposent une interdiction plutôt que d’annuler lui-même son festival. L’enjeu est financier : l’interdiction permettrait d’engager la responsabilité du gouvernement ; une annulation au bon vouloir de Paléo relèverait de la responsabilité du festival, obligé d’en assumer les pertes financières.

Rock Oz’Arènes

Pour Charlotte Carrel, membre du comité d’organisation de Rock Oz’Arènes, c’est le brouillard : « On a l’habitude de travailler avec le flou artistique, mais là, on est dans une autre dimension. » Le festival a déjà bouclé sa programmation : « Comme notre événement devrait avoir lieu au mois d’août, on a encore de l’espoir. » On croise les doigts.