Arte, la chaîne de télé qui monte en flèche

10 août 2020

Retour sur ses derniers succès

Les mesures anti-coronavirus ont eu des effets bénéfiques sur la chaîne Arte : elle n’a jamais été si regardée et découverte qu’au printemps dernier. Elle a d’ailleurs connu la plus forte croissance des chaînes françaises, en particulier chez les jeunes. Pendant les trois mois de confinement, l’audience chez les 15-24 ans a augmenté de 150 %. Retour sur les derniers succès de cette chaîne culturelle à vocation européenne.

Celle par qui Arte s’est modernisée

En 2011, Véronique Cayla arrive à la présidence d’Arte France. Elle poursuit un objectif : rendre la culture accessible au plus grand nombre. Cayla souhaite sortir Arte de son petit monde élitiste pour en faire une chaîne plus populaire. Un pari gagnant. En dix ans, l’audience d’Arte a quasiment doublé – elle est passée de 1,5 % de parts de marché en 2011 à 2,6 % en 2019, et son public a rajeuni.

Les recettes qui font mouche

Entre ses programmes longs, Arte introduit des respirations humoristiques telles que Silex and the City ou encore Tu Mourras Moins Bête. Une façon de donner une touche de folie à la chaîne. Véronique Cayla souhaite aussi cultiver la différence d’Arte en ne diffusant pas de séries américaines, majoritaires sur les autres chaînes de télévision, afin d’entretenir un imaginaire européen à l’écran.

Le virage du numérique et l’européanisation d’Arte

Aujourd’hui, l’offre numérique d’Arte est plus abondante que celle de son antenne, et de nombreux programmes sont accessibles en six langues: français, allemand, italien, anglais, polonais et espagnol. Cela permet de toucher 70 % des Européens dans leur langue maternelle. D’ailleurs, 20 % de l’audience web d’Arte est constituée hors de France et d’Allemagne, les deux pays qui détiennent la chaîne.

Du cinéma à gogo

La baisse de l’offre cinématographique sur le petit écran et l’affaiblissement de Canal+ ont contribué à profiler Arte comme chaîne de cinéma, avec un créneau dédié aux films d’auteur le mercredi. Il est d’ailleurs intéressant de savoir que l’Europe produit environ 900 films par an, alors que les États-Unis n’en créent que 750, largement mis en avant sur les plateformes de VOD telles que Netflix. Tout un pan du cinéma européen reste donc à découvrir.

Du nouveau à la tête d’Arte

Rendre la culture accessible et rassembleuse, faire d’Arte un média ouvert sur l’Europe, développer la plateforme numérique : durant une décennie, Véronique Cayla a brillamment accompli son mandat de patronne d’Arte. Elle a quitté son poste au début de l’été, après avoir atteint l’âge limite de 70 ans. Son remplaçant, Bruno Patino, a la pression.