Tame Impala ne voit plus les couleurs

21 octobre 2025

« Le nouvel album de Tame Impala est tellement raté qu’il nous ferait presque aimer David Guetta. »
« Un disque englué dans sa propre lenteur. »
« À moins d’être sous acide, impossible d’en apprécier les effets. »

Les critiques ne mâchent pas leurs mots à propos de Deadbeat, le nouveau Tame Impala.
Mais qu’en est-il vraiment ?

Après les couleurs luxuriantes de The Slow Rush, Kevin Parker passe au noir et blanc. Pochette dépouillée, photos promo sans glamour, barbe non taillée et t-shirt froissé : tout indique un virage plus froid, plus intime.

Et la musique suit. Deadbeat troque la brillance psyché pour une électronique minimale, des rythmes lents, presque absents. Parker y explore la fatigue, le désenchantement, la paternité. Comme s’il observait la fête depuis l’extérieur, sans plus vraiment y croire.

Le disque s’ouvre sur My Old Ways, tout en retenue : une basse feutrée, des nappes brumeuses, un espoir de renouveau. Mais la promesse s’étiole vite avec No Reply, boucle glaciale et sans relief — une douche froide après un début prometteur.

Heureusement, Dracula ramène un peu de sang neuf : une pop synthétique, presque naïve, où l’on retrouve la verve mélodique des meilleurs jours de Parker. Loser, lui, trouve un fragile équilibre entre introspection et groove, rappelant l’efficacité des précédents opus.

Deadbeat n’est pas un grand disque. Il est trop lent, trop gris. Mais il a quelque chose d’honnête. Kevin Parker semble vouloir se libérer de son image de perfectionniste, oser l’imperfection, quitte à désorienter son public.

Crédit image : Tame Impala