On a appris le lundi 9 jun2025, une nouvelle qui ne groove pas du tout : Sly Stone, le fondateur du mythique groupe Sly and the Family Stone, est décédé à l’âge de 82 ans.
Icône du funk psychédélique, génie musical, militant de l’égalité raciale et de genre, Sly a mis le feu aux années 60 et 70 — sur scène comme dans les mentalités.
Un groupe arc-en-ciel
En 1966, il forme Sly and the Family Stone, un des tout premiers groupes mixtes de l’histoire du rock : hommes et femmes, musiciens noirs et blancs.
À une époque où l’Amérique est encore secouée par les luttes pour les droits civiques, cette formation est un geste politique à elle seule.
Et des morceaux comme « Everyday People » ou « Thank You (Falettinme Be Mice Elf Agin) » deviennent des hymnes à la tolérance, portés par un groove solaire et fédérateur.
Une boîte à rythmes en avance sur son temps
Mais Sly Stone, c’était aussi un expérimentateur sonore de premier plan.
En 1971, sur le titre « Family Affair », il utilise la Maestro Rhythm King MRK-2, une boîte à rythmes à l’origine conçue pour accompagner les organistes.
Un choix inattendu — presque un OVNI à l’époque — qui donne un groove lent, moite, hypnotique… et totalement nouveau dans la soul.
L’héritage
Ce son brut, un peu déglingué, va influencer des générations entières.
Prince s’en inspirera pour ses grooves dépouillés. D’Angelo et Questlove reprendront cette esthétique relâchée sur Voodoo.
OutKast, Beck, Gorillaz — tous, à leur manière, ont hérité de ce mélange de groove, d’instinct et d’audace.
Sly Stone, c’était un musicien visionnaire et un activiste du groove.
Chez GRRIF, il fait partie des fondations. Et aujourd’hui, on lui rend hommage toutes les demi-heures jusqu’à minuit.
