Siriusmo revient avec Blumen & Buletten, un disque ludique, bricolé et plein de trouvailles. Pas de grandes déclarations, pas de concept : juste un producteur qui joue et qui tord les sons avec talent.
L’album s’ouvre sur That Could Function as a Song, un morceau qui refuse d’être une vraie chanson. On a l’impression d’assister à une session de travail laissée telle quelle, avec son rythme bancal, sa mélodie en zigzag et ses petits grincements. Un foutoir magnifique, totalement maîtrisé.
Hongkong House pousse encore plus loin ce mélange d’humour et de précision. Une house brinquebalante, mais d’une efficacité redoutable. Du pur Siriusmo.
Avec Ok So, le musicien rappelle à quel point il peut conjuguer sensibilité et bizarrerie. En moins de deux minutes, il crée un univers rétro, presque cartoonesque. On dirait la BO d’un dessin animé sous acides, un monde où les Barbapapas carbureraient au LSD.
Le sommet du disque arrive avec Every Tree Needs a Friend, un morceau inattendu, sans effets ni artifices : une mélodie simple, douce, nostalgique, qui touche droit au cœur. La preuve que derrière l’excentricité, Siriusmo peut offrir de vrais moments de grâce.
Blumen & Buletten n’a pas de fil conducteur. Certains titres ressemblent même davantage à des esquisses qu’à des morceaux finis. Mais si on accepte cette liberté totale, on découvre un album chaleureux, libre, inventif.
Une vraie ode au bricolage.
Blumen & Buletten – Sirusmo, Monkeytown Records

