On pensait qu’ils avaient déjà tout fait. Garage, punk, métal, jazz, krautrock, boogie, rap, roock… et pourtant, King Gizzard & The Lizard Wizard continuent de surprendre. Sur leur 27e (!) album en à peine 15 ans d’existence, les Australiens font équipe avec des musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Los Angeles pour transformer des chutes de studio en odyssée symphonique jubilatoire.
Dès le morceau-titre Phantom Island, on comprend qu’on n’est pas juste dans un disque de plus. On est dans une sorte de Sgt. Pepper’s version psyché-jazz du futur. Une intro orchestrale flamboyante, qui installe un univers à la fois luxuriant et décalé. Mais l’énergie du groupe reste là, juste camouflée sous les cordes, les cuivres et les percussions classieuses. Sur Deadstick, on débarque en plein milieu d’une fête cosmique : rythmiques désarticulées, éclats de trompettes, ruptures de ton. Panpsych, lui, pousse encore plus loin cette sensation de fanfare intergalactique — exubérante, colorée, un peu zinzin — qui déborde de joie même quand les textes parlent d’anxiété ou de quête de sérénité.
Et ça ne faiblit jamais. Eternal Return vient suspendre le temps : un trip quasi spirituel, porté par des nappes orchestrales et une mélodie fragile. Tandis que Lonely Cosmos flirte avec la pop symphonique un peu kitsch. Et puis Grow Wings and Fly, dernière plage de l’album, vient tout résumer. Tout ce que l’album a construit : l’élan, la densité, l’humour, la folie douce… dans un final qui donne littéralement des ailes.
C’est fou, exubérant, théâtral. Mais surtout, cet album finit par toucher quelque chose d’universel : le plaisir de la création.
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Phantom Island de King Gizzard & The Lizard Wizard sur p(doom) records
Crédit image : King Gizzard & The Lizard Wizard