Obongjayar : la voix, le feu et le silence

3 juin 2025

Obongjayar n’écrit pas des chansons, il crie des vérités, il murmure des doutes. Avec Paradise Now, son deuxième album, il livre un disque incandescent, tendu entre recueillement et fureur, entre groove brut et poésie.

It’s Time, première plage de l’album, est une introduction à la fois sombre et percutante. La production y est minimaliste, presque austère. Obongjayar mise tout sur sa voix, qui oscille entre chant grave, rauque et parlé, comme un monologue intérieur.

L’ambiance devient plus tribale sur Holy Mountain. La voix reste au centre, mais se fait plus chantée, plus mélodique. Le morceau, répétitif, gagne rapidement en intensité.

Obongjayar explore un terrain plus rythmé sur Talk Olympics. Les percussions y sont vives, dynamiques, et le musicien joue au chat et à la souris avec une Little Simz tout feu tout flamme.

Le pic de tension se cristallise sur des morceaux comme Jellyfish ou Instant Animal, où Obongjayar libère une énergie brute, presque viscérale. Sa voix se déforme, les beats claquent sec, livrant une rage maîtrisée mais puissante.

Ce qui frappe, c’est la diversité des ambiances : à côté de cette colère incarnée, on trouve aussi des plages de calme et d’introspection. Des morceaux comme Prayer ou Moon Eyes suspendent le temps. On y entend le même homme, dépouillé, vulnérable, presque nu.

Paradise Now est un album qui brûle, qui prie, qui frappe et qui caresse. Un disque profondément humain.

Écouter la chronique audio :

Paradise Now d’Obongjayar sur September Recordings

Crédit image : Obongjayar