Le Bon, le Sample et le Truand

24 novembre 2025

Un thème orchestral. Un souffle épique. Et surtout, un morceau dont chaque recoin peut être samplé. Quand une mélodie voyage dans la pop culture, le rap et les jeux vidéo, elle mérite qu’on s’y attarde.

Le summum du cool au début des années 2000 ? Des baggys oversize, un bandana sous une casquette, et dans la main, un Discman à écran LCD qui joue Blueprint 2 de Jay-Z. Un morceau bien dans ses bottes… qui nous rappelle un son du passé.

Trois ans plus tôt, Rohff (rappeur qui n’a jamais sa langue dans sa poche) nous invitait très poliment à pratiquer l’autofellation pour manifester notre désaccord dans Les Nerfs à Vif. Ici, il emprunte une autre partie du morceau original : un passage plus vocal, presque mystique. Posé en arrière-plan, il donne au titre une teinte sombre, parfaitement en accord avec la violence et le réalisme cru de la scène rap française de la fin du siècle.

En 1996, les PlayStation sont grises, les cartes mémoire font 1 Mo, et le jeu Wild Arms débarque dans les salons. Pour sa bande originale, Michiko Naruke puise son inspiration dans le cinéma italien des années 60, injectant une dose d’intensité cinématographique dans l’aventure polygonale des joueurs installés devant leur télé à tube cathodique.

Pour retrouver l’origine, il faut remonter à 1966. Ennio Morricone signe la bande originale du film Le Bon, la Brute et le Truand et compose The Ecstasy of Gold, une montée orchestrale d’une intensité folle, un thème chargé de poussière, de soleil brûlant et de sang.

Un morceau si riche que chaque seconde est exploitable (et exploitée) depuis près de 60 ans. Un sample presque parfait.