GRRIF a testé pour vous l’expo The Mystery of Banksy présentée à Lausanne jusqu’au 30 juin. Et autant le dire tout de suite : ce n’est pas l’artiste qui l’a validée. Mais si l’on met de côté ce détail — et une dernière salle un peu embarrassante — ça vaut franchement le détour.
Dès l’entrée, plus de 150 œuvres ou reproductions sont rassemblées : graffitis, pochoirs, photos, sculptures. On retrouve les classiques : Girl with Balloon, No Future, ou encore une reconstitution du Walled Off Hotel de Bethléem, où Banksy s’amuse à offrir « la pire vue du monde » en plein territoire occupé. L’occasion de rappeler que, derrière l’anonymat, Banksy mène depuis plus de vingt ans une guérilla artistique aussi visuelle que politique.
Car l’expo insiste clairement sur son engagement militant. Banksy dénonce la société de consommation, tacle le marché de l’art et moque les puissants. Mention spéciale à Love Is in the Bin, l’œuvre passée à la broyeuse en plein Sotheby’s, ou aux tableaux d’enfants en train de jouer avec des bombes ou des gilets pare-balles. Rien de très subtil, mais diablement efficace.
On apprécie aussi le geste : 50 centimes par billet sont reversés au Louise Michel, le bateau financé par Banksy pour secourir les migrants en Méditerranée. Un clin d’œil bienvenu au-delà du discours.
Mais bon, tout n’est pas parfait. La partie « immersive », censée vous plonger dans l’univers de l’artiste, nous embarque dans un faux wagon de métro avec de mini-écrans plats et une animation peu inspirée en guise de conclusion.
Et puis, après une heure passée à décortiquer les dérives du capitalisme, de la pub et du culte de l’image, le parcours s’achève… dans une vaste boutique souvenir. T-shirts, mugs, tote bags : tout y est.
On repart avec l’impression étrange que l’expo est devenue ce que Banksy a toujours combattu.