Dijon revient avec Baby, un deuxième album qui ressemble à une chambre en désordre après plusieurs nuits blanches. On y entend les cris et les rires d’un jeune père qui tente de mettre de l’ordre dans un quotidien chamboulé.
Dès les deux premiers morceaux, l’album s’ouvre dans le chaos : voix qui se chevauchent, bruits domestiques, guitares à peine accordées. On croirait écouter des démos, mais tout est volontaire. La production est aussi fragile qu’une nouvelle vie.
Mais tout n’est pas que chaos. Higher surgit comme un hymne à la vie domestique épanouie : un morceau lumineux, porté par l’amour inconditionnel et une légèreté communicative.
Puis Yamaha se dresse comme la pièce la plus construite de l’album. Guitares et claviers tracent une mélodie limpide, mais la voix reste à vif, incapable de masquer totalement l’angoisse derrière la beauté.
Baby n’est pas un disque de maîtrise, c’est un disque de débordement. Dijon y parle d’amour, d’épuisement, de responsabilités nouvelles, avec un son qui refuse les cadres traditionnels. Là où d’autres auraient cherché à lisser, lui choisit d’exposer ses fissures. C’est cette imperfection qui rend l’album si bouleversant, si humain.
Écouter la chronique :
Dijon – Baby, sur le label Warner
Crédit image : Dijon