Baxter Dury, toujours aussi imprévisible, revient avec Allbarone, son neuvième album audacieux, qui mélange électro, disco et son style narratif unique. Cette fois, le disque est produit par Paul Epworth. Donc pas de production lo-fi en pantoufles : Epworth sort les gros sabots.
Dès les deux premiers morceaux, Allbarone et Schadenfreude, le ton est donné. Le son est massif, les basses profondes, l’énergie palpable. C’est le genre de musique taillée pour remplir les stades.
Il faut attendre le quatrième morceau, Alpha Dog, pour un peu de légèreté. Mais on reste dans le mouvement et la danse. Dury signe sans doute ici son titre le plus disco : violons, basse sautillante, chœurs féminins sirupeux ponctués de petits “piou-piou” synthétiques. On est en pleine fièvre du samedi soir.
The Other Me rassure un instant, Baxter revient à son style habituel. Puis BAM : un sample de Ghost Town des Specials surgit et brouille les cartes, rappelant qu’il n’est jamais là où on l’attend vraiment.
À noter aussi la présence de JGrrey sur trois morceaux, la seule invitée du crooner grisonnant. Sur le très satirique Return of the Sharp Heads, leur complicité saute aux oreilles. Ça déborde de cynisme, de moquerie et d’autodérision. Le morceau nous est balancé comme un serveur jetant le menu sur la table.
Allbarone est typiquement un de ces albums où musicien et producteur décident « d’essayer quelque chose ». Il faut de l’audace, et peut-être un peu d’inconscience, pour se lancer dans une telle aventure. Oui, l’album déroute au début, mais on finit par reprendre nos repères et découvrir une nouvelle facette d’un artiste qu’on croyait connaître.
Écouter la chronique audio :
Allbarone de Baxter Dury sur Heavenly Recordings
Crédit image : Baxter Dury