Otto ou l’île miroir : la bande dessinée érotique et symétrique

14 novembre 2018

Une île mystérieuse qui ne figure sur aucune carte. Un explorateur un peu trop curieux. Une femme et sa jumelle. En trois doubles-pages, Anne-Margot Ramstein plante le décor et nous propulse dans un conte onirique et érotique où les corps se frôlent, se caressent et se pénètrent. Mais gare à la caverne interdite…

Le fond et la forme

Dans Otto ou l’île miroir, tout repose sur le principe de symétrie. Une symétrie narrative (chaque personnage sur l’île a son double) mais aussi picturale. Ici, les images se déploient en doubles-pages. Autrement dit, chaque moitié est comme le reflet de l’autre. Un procédé qui relie habilement le fond et la forme, mais qui procure également une immersion saisissante dans l’ouvrage d’Anne-Margot Ramstein. Le lecteur devient explorateur et fait siennes, ces doubles-pages qui s’ouvrent à lui.

Plus qu’un exercice de style

La douceur du dessin (tout en nuances de gris) et la beauté du texte contrastent à merveille avec ce principe de symétrie très technique et fait d’Otto ou l’île miroir bien plus qu’un simple exercice de style, mais une œuvre poétique troublante.

Otto ou l’île miroir, d’Anne-Margot Ramstein, aux Éditions 2024.