Le secteur de la librairie, réputé le plus fragile de la culture, est pour l’instant celui qui résiste le mieux à la pandémie. Une constatation qui s’applique à tous les pays, la Suisse n’est pas une exception.
À Bienne, Delémont, Neuchâtel et la Chaux-de-Fonds
À Bienne, le gérant de la librairie Lüthy, Christophe Hänni, le confirme. Depuis le confinement, les gens lisent plus. La libraire a même vendu plus de livres en septembre 2020 qu’en septembre 2019.
Un sentiment qui n’est pas vraiment partagé par Nicole Drozi, gérante de librairie Page d’Encre à Delémont. Elle observe un mois de septembre 2020 assez identique à celui de l’année passée : « En revanche, on a noté un bel élan de solidarité depuis la réouverture des librairies au mois de mai. »
Il semblerait aussi que quelques lecteurs aient renoncé à l’achat impulsif d’un livre en supermarché, ou à une commande chez l’ogre Amazon, pour se rendre dans une librairie de leur région.
Changement d’attitude chez les clients
À Neuchâtel, la librairie Payot enregistre 900 tickets de plus pour le mois de septembre de cette année par rapport à 2019. Dans la succursale chaux-de-fonnière du groupe, Vincent Bélet précise que c’est surtout l’attitude des clients qui a changé depuis le 11 mai 2020, jour de réouverture des commerces en Suisse : « Les gens ne flânent plus, ils ne s’attardent pas dans les rayons, ils savent plus précisément ce qu’ils veulent ».
Un retour au local qui prend des allures presque militantes pour favoriser les librairies indépendantes aux dépens des grandes surfaces. Un changement comportemental plutôt heureux qu’on n’aurait même pas espéré il y a encore une année.
