Les routes du sud des Etats-Unis se font plus politiques pour le collectif Moritz Pialat. Les trois réalisateurs sont toujours en route vers New York, attelés à leur projet de film sur l’élection présidentielle américaine.
La semaine dernière, ils ont quitté laissé derrière eux le Tennessee et assisté à un meeting organisé par les démocrates, en l’honneur de l’anniversaire d’Hillary Clintonâ… Ils ont reçu sur place un accueil chaleureux, malgré les circonstances : la candidate à la Maison Blanche n’était pas présente pour recevoir les bons vœux de ses supporters. Ambiance étrange, décrite par Frédéric, Fisnik et Pierre-Olivier.
En Caroline du Sud, les trois réalisateurs ont ensuite rencontré Tony, fermier, qui leur a fièrement proposé de leur montrer ses poulets. Les Européens étaient loin d’imaginer ce qui les attendait sur place : 8 batteries contenant chacune 35 000 poulets. Chaque matin, Tony fait le tour de ses installations pour en retirer les animaux morts d’avoir grossi trop vite. Car dans son exploitation, il faut 6 semaines, contre 12 à 14 traditionnellement, pour élever un poulet. Ce rythme de croissance accéléré à l’extrême est fatal à certains animaux, dont le cœur finit par lâcher. Mais Tony est conscient qu’il s’agit là de la loi du marché, et il l’accepte.
D’un point de vue politique, le fermier ne pense pas que Trump va rendre sa grandeur à l’Amérique ; pour lui, elle est déjà bien assez « great » comme ça. Et quand les trois voyageurs lui demandent pour qui il va voter, il répond que toute sa vie, il a voté pour le même candidat, à savoir Dieu, son candidat idéal.
Dieu est d’ailleurs réapparu plus tard, au fil du trajet, dans la campagne républicaine. Les membres du collectif Moritz Pialat ont participé à un grand rallye conservateur en Caroline du Nord, le plus grand événement de ce genre dans le sud des États-Unis. Trois mille personnes s’étaient entassées dans un hangar pour écouter un discours de Mike Pence, qui sera le vice-président en cas de victoire de Donald Trump. L’image était donc proche de celle des poulets en batteriesâ… Et Dieu, là encore, figurait en bonne place, comme nous le racontent Pierre-Olivier, Frédéric et Fisnik.
A une semaine de l’élection, Fisnik nous confie encore qu’il est désormais impossible d’échapper à la politique, qui imprègne tout : les événements, les gens, les lieux. D’ici environ 1000 bornes, les trois Européens arriveront à New York, d’où ils suivront cette si attendue soirée électorale.
A noter que le collectif Moritz Pialat a été rejoint dans son périple par un ami photographe suédois qui doit documenter le processus du film. C’est lui qui signe les photos présentes sur cette page. Pour en savoir plus sur son travail, c’est ici que ça se passe.
Léonie