Sainer – Lost
Sainer joue les docteur Parnassus et ça nous émeut.
Przemek Blejzyk a.k.a Sainer, c’est la rencontre fortuite entre un enfant et l’esprit tourmenté d’un descendant de Solidarnosc.
Techniquement, ce graffeur slave aurait pu poser ses stylos chez Disney sans problème, avec ses silhouettes élancées, ses lignes souples et ses couleurs de bocal à bonbons.
Là où ça aurait coincé c’est dans le traitement des personnages et ce qu’il leur inflige.
Sainer exagère, il déforme, étire. Pousse les mouvements au-delà du raisonnable. Ou alors, il secoue le coffre à jouet et la poupée Barbie attrape soudainement une tête de bonhomme de neige triste, tombée d’on ne sait où. Et puis, comme tout bon graffeur qui se respecte, Sainer aime aussi saborder ses monstres avec du graphisme parasite; des traînées de lignes et de taches qui transpercent les formes. Comme si ses Pinocchio explosaient de peinture ou se mettaient à fondre sous les couleurs Bisounours.
Sainer, le Willy Wonka du ghetto de Varsovie, vient de publier ses toiles de l’année sur son blog. Ça nous fait briller les yeux en plein dans le mille.
Stève